On n'est jamais déçu par l'ami Entre deux zoos :
Fukushima a accéléré en moi une mue en cours, une symbiose nouvelle avec la nature, ou plutôt, comment dire ? avec la chose naturelle, a aiguisé un sixième sens que je pourrais nommer perception intime des limites ultimes de la planète, a scotché derrière ma rétine, juste là au niveau du nerf optique, une prémonition apocalyptique, qui se renforce avec le déni qui nous entoure - ce négationnisme moderne, l'ignorance orchestrée d'un holocauste à venir qui ne pourrait se dire parce qu'il n'aurait encore eu lieu et qui, à simplement se concevoir, ne serait rien moins qu'un blasphème - mais dont les ingrédients se rassemblent sous nos yeux, à nos portes, sous la conduite d'oligarques - énarques ou capitaines d'industrie, les deux souvent - passés de majors multinationales à des cabinets ministériels, ou l'inverse, communiquant, communiquant et communiquant sans cesse pour désamorcer la déraison et laisser la voie libre à la seule inconscience, nourrie par toute la filière coalisée de l'arme du crime : extracteurs de minerais responsables d'un esclavagisme suffisamment arrangé pour être tu, patrons négriers de sociétés sous-traitantes, médias peu enclins à suivre un dossier dans sa durée et sa profondeur, préférant sauter d'un marronnier à l'autre, vulnérables comme jamais, sans distance, à toutes les manipulations, élus de la majorité ou de l'opposition se faisant rédiger leurs communiqués de presse "pour occuper le terrain" par les habiles lobbyistes d'AREVA, d'EDF ou de Veolia à qui ils ont remis leur papier à en-tête.
La phrase qui vient juste après cet interminable macaroni mal cuit est un petit chef-d'œuvre d'humour involontaire. La voici en bonus :
J'ai si peur que l'on n'en sorte pas malgré les évidences.
(Du reste, la suite du billet est tout aussi savoureuse. Et on a presque envie d'encadrer chez soi la caractérisation de Berlin comme une ville « marcheuse mais adaptée aux fauteuils roulants »…)
J'ai si peur que l'on n'en sorte pas malgré les évidences.
(Du reste, la suite du billet est tout aussi savoureuse. Et on a presque envie d'encadrer chez soi la caractérisation de Berlin comme une ville « marcheuse mais adaptée aux fauteuils roulants »…)
merci...
RépondreSupprimerJe suggère comme résumé: j'ai encore plus les boules contre les sarkos depuis Fukushima.
Pourquoi se moquer, c'est drôle, non ? très drôle même.
RépondreSupprimerC'était pas le but de l'auteur ?
Quel verbiage… très drôle en tout cas…
RépondreSupprimerDrôle de procédé surtout d'isoler une phrase ou un texte de son contexte... Un blog, ne se lit pas forcément à la page, encore moins à l'extrait, en particulier celui d'entre2eaux.
RépondreSupprimerSuzanne : adopté !
RépondreSupprimerCorto : je ne crois pas que le sens de l'humour, et encore moins celui de l'autodérision, soit le trait dominant de notre ami…
Julie : oui, hein ?
Estèf : vous ne trouvez pas que cette "phrase" se passe très bien de tout contexte ? Du reste, je ne suis pas certain que ce serait rendre service à ce pauvre garçon que de le citer plus largement…
Justement, non ! Ne vous manque-t-il pas un peu de second degré si ce n'est de recul ?
RépondreSupprimerAh mais si, bien sûr : je suis totalement premier degré, comme garçon, tout le monde vous le dira.
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